Again

Encore ce matin et puis rien.
Encore cette lumière au bout du chemin.
Encore et toujours rien.
Encore et plus loin.
Un mur d’illusions pour briser les souffrances.
Réalité noyée dans ces substances.
Encore illicite, toujours dans mes veines.
Cette merde dans ma tête, ces idées qui traînent.
Perceptions floues d’un onirisme accru.
De la lie de mon sang, extraire ce que j’ai vécu.
Encore pour s’évader, pour fuir plus loin.
S’échapper enfin de cet avenir trop vain.
Reflet pâle et brisé d’une vie volée.
Drogue douce pour un futur voilé.
Encore et si dure.
Rien n’est moins sûr.
La mort est certaine, la vie ne l’est pas.
Plus fort, plus vite, jusqu’au trépas.
Fumée volatile qui enveloppe mes rêves.
Je brise mes chimères, l’espoir d’une trêve.
La garde meurt mais ne se rend pas.
J’ai beau tomber, je ne sombre pas.

C’est comme un voile qui ne se touche pas.
C’est une présence absente, une idée que tu n’as pas.
C’est une émotion vive qu’on t’a arrachée.
C’est plus puissant qu’un battement de cœur brisé.
C’est une avalanche de bonheur empli de rage.
C’est un substitut fuyant qui te donne du courage.
C’est ce qui te fait vomir quand tu te regardes dans le miroir.
C’est ce qui te révolte et te fait rire devant la télé le soir.
C’est ce que tu penses quand tu ne sais plus quoi penser.
C’est ce que tu ne fais plus et qui aurait dû être fait.
C’est la chair que tu sens quand tu es seul et oublié.
C’est l’amour que tu t’offres quand tu n’as rien à donner.
C’est ce que tu mendies pour pouvoir respirer.
C’est le sauf-conduit, c’est la clef.
C’est du bonheur en tube, c’est le mal incarné.
C’est vivre au jour le jour et ne rien regretter.

C’est encore là,
Ça ne veut pas partir.
Alors je vais m’enfuir,
Et je n’oublierais pas.

M.